Quand les équipementiers sportifs repoussent les limites de la technologie pour décupler le confort de leurs baskets
Les grandes marques de sport telles que Nike, adidas, PUMA, New Balance ou encore ASICS se livrent depuis leur création respective une bataille acharnée pour conquérir les pieds des athlètes sur lesquels elles aspirent à placer leurs dernières baskets. Si cette bataille a lieu dans des disciplines aussi diverses et variées que le basketball et le football, c’est incontestablement dans le running qu’elle fait le plus rage. Il faut dire que dans les années 80, Nike a passé la seconde pour reconquérir son univers de prédilection et associer définitivement son logo en forme de virgule inversée au monde de la course à pied. Comment a-t-elle procédé ? Grâce à la technologie, évidemment.
Innover pour mieux régner : adidas vs. Nike dans la course au running
Ce cap franchi par Nike a ainsi constitué un tournant majeur dans une autre course : celle à l’innovation.
Comme sur tout marché concurrentiel, les acteurs concernés n’ont effectivement eu d’autres choix que de redoubler d’efforts pour rester en lice et préserver leurs espoirs, même infimes, d’assouvir un jour leur domination. En outre, ils ont dû innover à leur tour pour rester en vie. Mais la partie était loin d’être gagnée d’avance puisque ce fameux cap franchi par Nike à l’époque tient en deux mots : Air-Sole. Les bulles d’air emblématiques présentes dans la semelle de certaines baskets Nike sont en effet apparues pour la première fois en 1978, après qu’un ancien ingénieur de la NASA du nom de Frank Rudy ait décidé de partager ses connaissances et son expérience avec les équipes créatives du géant américain. Celui-ci était convaincu que les compartiments de gaz utilisés dans la combinaison des cosmonautes pour assurer leur protection pouvaient également servir aux athlètes, en particulier pour leur offrir un amorti plus performant.
Le moins que l’on puisse dire est qu’il avait vu juste car la technologie Air est encore exploitée actuellement par Nike, plus de 30 ans après avoir été popularisée par la Air Max 1.
Le numéro 2 du marché, adidas, s’est alors retrouvé au pied du mur. Pour rivaliser avec Nike, sa cellule dédiée à la recherche et au développement a mis au point en 1988 le système TORSION, un arc en thermo-plastique reliant l’avant à l’arrière du pied qui, couplé à une mousse en EVA, conférait aux coureurs un retour d’énergie efficace. Mais il ne se révéla pas à la hauteur de l’air ; un problème d’autant plus important pour adidas que ASICS a mis au point sa redoutable technologie GEL juste avant, en 1987, et ce fût une vraie révolution à cette époque cruciale de l’histoire du running. PUMA et New Balance sont entrés dans la danse un peu plus tard, dans le courant des années 90, avec des solutions bien distinctes à base de mousse (Trinomic du côté de chez PUMA, et ABZORB puis ENCAP chez New Balance). Voilà approximativement à quoi ressemble la cartographie des systèmes d’amorti les plus populaires des 90s.
Il faudra attendre 2013 et le premier sursaut d’orgueil d’adidas pour voir (enfin) la suprématie de Nike contestée. Car c’est bel et bien en 2013 que la marque aux 3 bandes a officialisé l’une de ses plus belles innovations. Une innovation au nom évocateur, BOOST, qui a été complexe à élaborer et toute aussi difficile à produire. Pour donner vie à cet assemblage de capsules d’énergie miniatures en TPU, adidas a d’ailleurs dû s’associer avec BASF, l’un des plus grands groupes de chimie du monde. Avec ce système, le leader allemand du sportswear a été en mesure de proposer aux coureurs à la fois professionnels et amateurs une réelle alternative aux Air Max incarnée avec style et performance dans l’incontournable Ultraboost.
Plus récemment, la firme de Bavière est allée encore plus loin pour prétendre à beaucoup mieux que ce second rôle qu’elle joue depuis trop longtemps à son goût. Dans cette optique, elle a sollicité cette fois l’aide de la start-up californienne Carbon pour fabriquer ses semelles d’aujourd’hui et de demain en couplant l’impression 3D avec un procédé révolutionnaire baptisé ‘’Digital Light Synthesis’’. Pour faire simple, ce procédé permet de pallier les imperfections causées par le mécanisme d’impression 3D traditionnel en injectant de la lumière dans la résine à modeler. On parle dès lors de semelles 4D, et non plus seulement 3D. Cette technologie qui a d’ores et déjà fait ses preuves n’en est qu’à ses prémices mais d’après le site spécialisé www.sneakerstyle.fr, elle deviendra certainement une norme, à condition qu’adidas et Carbon parviennent à réduire les coûts de fabrication des modèles qui en sont équipés.
En conclusion
Vous l’aurez compris, la guerre entre Nike, adidas et l’ensemble des acteurs officiant sur le marché de la basket est loin d’être terminée. Au contraire. Mais nous n’allons pas nous en plaindre car les premiers à en profiter, ce sont nous, les consommateurs, que nous soyons des férus de course à pied ou des amateurs de mode streetwear.